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1 an de vécu..
14 mars 2007

..mémorablement nul.


    Volos, 210 bornes au Sud de Thessalonique. Sur la route, on s'arrête à Larissa, puisque c'est une ville de taille majeure, et que l'autoroute qui descend y passe (l'E 75, qui rallie Athènes..).. autant satisfaire notre curiosité. (ça, c'est ce qu'on pensait juste avant ; parce que juste après, on pensait plutôt genre la curiosité est un vilain défaut.)

On nous avait dit : y'a rien à Larissa.. d'ailleurs, aucun guide ne consacre une seule ligne à Larissa, et aucun touriste n'a jamais recommandé de s'arrêter à Larissa.
C'est normal : c'est nul.
(Sur toute la ligne d'ailleurs, de l'insignifiance de l'urbanisme à la fadeur des frites du kebab sur la place centrale.)
Même moi qui prend toujours autant de photos qu'un japonais au Trocadero, sur ce coup là j'ai pas trouvé. Pour isoler un seul truc shootable dans ce bled, faut se lever tôt, à moins vraiment de s'émouvoir devant le premier lampadère venu.

Bref, j'ai vu Larissa, très bien je suis content, mais me demandez pas ce que j'ai vu, à Larissa. A côté, y'a de quoi classer Vernon ou Ponto-Combo au patrimoine de l'Unesco.

Tiens, à propos, je ne résiste pas à la tentation de faire partager un très joli passage, que l'on doit à l'éminent phillélène anglais Lord Byron, dans son Pélerinage de Child Harold (1823).
Byron
, c'était un jeune aristo britannique si je me souviens bien, écrivain, poète et grand voyageur, amoureux de la Grèce, et qui a contribué à sensibiliser les opinions européennes à la cause de l'indépendance grecque, allant jusqu'à participer lui-même à la lutte. Mort jeune. (de nombreux musées évoquent ci et là son histoire, ou exposent des objets ou tableaux lui ayant appartenu, ou lui rendant hommage). Voilà donc ce qu'il écrivait à l'intention de la Grèce :


Dans quelque sentier que nous dirigions nos pas, nous foulons une terre consacrée : aucune partie de ton sol n'a été sacrifiée à des monuments vulgaires ; nous parcourons un théâtre vaste et fécond en merveilles ; toutes les fictions de la muse semblent des vérités, jusqu'à ce que nos yeux se lassent d'admirer ces lieux auxquels nous transportèrent si souvent les rêves de notre jeunesse [...]


A la lueur de ces lignes, on peut juste en conclure que 1) Lord Byron avait une très belle plume,

mais que, 2) il n'avait pas dû passer par Larissa.


Eh ouais, en Grèce aussi, y'a des coins pourraves. Bon ceci dit, en ces contrées bénies de la nature, pour tomber sur un coin comme ça faut l'avoir cherché. D'ailleurs, c'est indiqué.

pourrave
(panneau rencontré au détour de notre ballade dans les laçets du massif du Pélion..)


Au répertoire des les plus nazes, Larissa en figure donc en bonne place, vous l'aurez compris.

Remarque : par sympathie pour ce bled dont rien que le nom doit être si souvent moqué par les francophones, j'ai quand même cité son nom une demi-douzaine de fois dans ce billet, prouesse qu'aucune littérature touristique ne sera jamais capable de reproduire. CQFD.

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